Actualité internationale, nationale, locale, législative… C’est désormais une habitude : chaque séance publique du conseil de circonscription (CDC), une fois par mois, commence par un temps d’échanges à bâton rompu entre les citoyens et le député. Cette 23e édition, lundi 14 octobre, à Craponne, n’a pas failli à la règle. Après le message de bienvenue du maire, Alain Galliano, fier d’accueillir le député dans sa commune — “l’une des villes les plus dynamiques de l’ouest lyonnais, sourit-il, la plus petite (moins de 500 hectares) mais l’une des plus peuplées (12 000 habitants)” — le député du Rhône, Thomas Gassilloud, a lancé le jeu des questions-réponses. Un temps “précieux” de l’avis des uns et des autres, et pas forcément si fréquent. “On n’a pas forcément l’habitude d’interpeller son député directement et de discuter avec lui de sujets d’actualité”, reconnaît un participant.

“J’ai travaillé essentiellement cette semaine sur des questions militaires comme l’opération Harpie en Guyane qui lutte contre l’orpaillage illégal, ou le budget de l’Armée de terre pour 2020”, précise, d’emblée, le député, en présentant son agenda hebdomadaire (publié chaque semaine sur internet). Mais peut-être devrait-on plutôt partir des sujets qui vous ont marqués dans l’actualité ?” L’appel a été entendu. Dans la salle, les participants ne s’interdisent aucun sujet et les prises de parole s’enchaînent à un rythme soutenu. Qui évoque l’actualité brûlante en Turquie ; qui se poursuit sur l’exportation d’armes. “Une réflexion est en cours pour savoir si un contrôle parlementaire plus strict ne devrait pas être appliqué, en complément de l’intervention d’une commission interministérielle, seule compétente en la matière aujourd’hui”, répond Thomas Gassilloud. Un tel aborde l’Europe, “pourquoi pas inviter à l’occasion d’une prochaine séance un(e) député européen ?” propose Christian, une autre s’interroge sur l’influence du Qatar dans notre économie.

L’actualité locale n’est pas occultée avec, entre autres sujets, la fermeture d’une classe de 5e au collège du Petit-Pont à Saint-Martin-en-Haut : Thomas Gassilloud revenait tout juste d’une rencontre, le matin même, avec la direction de l’établissement et les professeurs. “Ca fait partie des missions d’un parlementaire”, assure-t-il. Bruno, de Pomeys, revient, lui, sur “la possible baisse de financements des Chambres d’agriculture qui se traduirait, selon lui, par moins de proximité et d’autonomie”. Le député indique qu’il est co-signataire d’un amendement pour maintenir le financement des chambres d’agriculture.
Après les paroles, place aux actes ! Revenant à l’ordre du jour, Fabienne Tirtiaux a présenté les ateliers de travail au sein desquels des membres du conseil de circonscription travaillent activement depuis la rentrée. Dont celui consacré à la transition écologique “pour valoriser les bonnes initiatives en la matière dans la circo, mais aussi réfléchir à ce qui pourrait être mis en place”, explique-t-elle. “On s’est intéressé dans un premier temps aux deux ressourceries à Vaugneray et à Saint-Symphorien-sur-Coise”, témoigne Evelyne qui a participé à la réalisation d’une première vidéo qui a été projetée en avant-première. Après quelques correctifs, elle sera diffusée sur les réseaux sociaux pour valoriser le travail des Ressouceries. “Ces deux structures luttent de manière active non seulement contre le gaspillage, tient-elle à souligner, mais elles jouent aussi un rôle social en créant des emplois en insertion, une quarantaine par exemple à Saint-Symphorien-sur-Coise”. “Une réussite magnifique”, approuve quelqu’un dans l’assistance. Le CDC souhaite réaliser, chaque mois, une vidéo pour soutenir les acteurs de terrain et sensibiliser le grand public autour de la transition écologique.
Un deuxième groupe planche, lui, sur l’élaboration de propositions concrètes autour de cette thématique, à l’échelle locale. C’est le cas de Romain et d’Eric qui en ont profité pour présenter un diaporama dévoilant les premières idées issues du groupe de réflexion : s’engager à ne plus utiliser des plastiques jetables ; mettre à disposition des fontaines publiques “pour éviter, là encore, l’utilisation des bouteilles en plastique” ; lutter contre la pollution lumineuse en éteignant l’éclairage public en nuit profonde ; développer des jardins partagés — “en bio”, insiste quelqu’un — jusqu’aux pieds des immeubles et, pourquoi pas, inventer une fête des jardins ; imaginer des déplacements plus propres (“On voit peu de parkings consacrés au covoiturage… et il faudrait aménager des espaces de coworking pour diminuer les déplacements”)… Dans la foulée, le projet “d’anneau des sciences” refait parler de lui, avec, dans l’idée, la réalisation d’un axe routier de près de 15 km, enterré à 90%, pour boucler le périphérique par l’ouest… Parmi les autres propositions du groupe de travail, citons la rénovation thermique des bâtiments publics (isolation, photovoltaïque) ou encore la protection et la valorisation des espaces verts publics et privés et l’incitation à l’entretien des petits bois. “Il faudrait aussi faire apparaître, dans les appels d’offre, la consommation carbone et privilégier les constructions en bois”, estime un intervenant, tandis qu’un autre propose “un élu en charge de la transition écologique dans les conseils municipaux”.

Un troisième atelier s’est intéressé à la mobilité dans la vallée de la Brévenne avec, dans le viseur notamment, le trafic du fret. La situation est présentée. Chacun s’accorde à dire que le sujet est complexe et qu’un travail est nécessaire pour gagner en compréhension sur le sujet.
La séance s’est conclue, au bout de plus de deux heures d’échanges nourris, avec le rappel de l’organisation d’une conférence-débat, le 28 novembre prochain, autour de la bioéthique, une autre thématique bien dans l’actualité, alors que le projet de loi est en cours de discussion à l’Assemblée nationale et devrait être voté, in fine, début 2020. “Comme nous l’avions fait lors du Grand Débat national en début d’année, nous proposons que le public écrive, avant le débat, ses questions sur des post-it, qu’on classerait sur quatre panneaux correspondant aux grands axes du projet de loi. Sans occulter bien sûr le débat dans la salle. “Il faudra expliquer la loi dans son ensemble”, insiste François. Même si, de l’avis de Christian, “la PMA (procréation médicalement assistée) va monopoliser le débat”. Un flyer va être réalisé ces prochains jours pour promouvoir l’événement : il sera présenté lors de la prochaine séance publique du conseil de circonscription, prévue le mardi 12 novembre (à 20h30, salle des Vallons à Sainte-Consorce). La soirée s’est terminée tard dans la nuit, avec les félicitations de Fabienne Tirtiaux (“Bravo à tous pour votre investissement”) et sous les applaudissements.
