8h45, lundi 12 février, salle de la Giraudière à Brignais : en avant pour la 66e séance publique du conseil de circonscription du député Thomas Gassilloud. Depuis 7 ans, le député du Rhône a institué ce rendez-vous devenu traditionnel avec les citoyens de sa circonscription, tous les mois dans une commune différente de son territoire.
Les réunions se suivent sans s’essouffler, tant les participants répondent présent, n’hésitant pas à prendre la parole pour interpeller l’élu sur un sujet qui les concerne ou, plus largement, pour évoquer un fait de société qui les questionne. Les interventions des uns et des autres s’enchaînent, parfois s’entrecoupent, entremêlées par les réponses ou les remarques du député. Le tout dans une ambiance qui frise parfois – souvent – le débat d’opinion, sans filtre ni barrière, pourvu que le respect reste de mise. Les plus fidèles d’entre eux y tiennent plus que tout, l’affichant sur la charte de bonne conduite qu’ils ont élaborée il y a plusieurs années déjà.
Ce 66e opus n’a pas échappé à la règle. Les échanges ont oscillé sans transition de l’actualité locale aux sujets nationaux, voire internationaux. Quelqu’un insiste sur la pollution aux PFAS (perfluorés) dans l’eau du robinet et en appelle à l’application du principe du pollueur-payeur. Un autre pointe du doigt la règle de l’unanimité en Europe, un sujet de circonstance à quelques mois des élections européennes. Avant qu’un troisième revienne sur la qualité de l’eau que nous buvons , la jugeant « très potable et hypercontrôlée ». « On peut toujours l’améliorer, mais n’oublions pas que des milliards d’êtres humains cherchent simplement à boire», relativise ce Messimois. « Ce n’est pas une raison pour empoisonner nos enfants ! », rétorque un Saint-Genois, visiblement agacé, et à qui son interlocuteur demande de ne pas dramatiser.
Du manque d’eau sur la planète au réchauffement climatique, il n’y a qu’un pas. « L’Europe a le plus agi dans le monde pour limiter les dégagements de dioxyde de carbone », plaide un participant. « Il faut aussi éviter d’artificialiser les sols », poursuit une autre. Dans la foulée, la crise du monde agricole refait surface.
Sans transition, une Brignairote aborde la problématique des enfants placés à l’aide sociale : son association milite pour leur protection et une sensibilisation de la société à ce sujet. Les citoyens du conseil de circonscription pourraient intégrer cette problématique au sein de leur atelier de réflexion « Education ». «Depuis les années 1980, le social est une compétence décentralisée des Départements et il serait intéressant d’échanger à ce sujet avec des conseillers départementaux », relève un participant.
Au fil des discussions, on aborde pêle-mêle la composition du nouveau gouvernement, un projet de loi concernant les dérives sectaires et la protection des lanceurs d’alerte, mais aussi le montant de la dette publique : rien que ses intérêts représenteraient aujourd’hui « quatre fois le budget de la Justice ! », s’inquiète une intervenante. A l’échelle de notre territoire, les citoyens du conseil de circonscription de Thomas Gassilloud ont lancé un nouveau groupe de réflexion sur l’état du monde. Une première visioconférence sur l’Afrique a été organisée il y a quelques jours, avec la collaboration de la commission de la Défense et des Forces armées à l’Assemblée nationale présidée par Thomas Gassilloud. A la demande d’un Saint-Genois, ce dernier en profite pour esquisser les perspectives de travail de la commission pour cette année. « Après une année 2023 très capacitaire sur les moyens accordés à nos armées pour nous défendre avec notamment la loi de programmation militaire entre 2024 et 2030, cette deuxième année va être consacrée à la défense globale : pour assurer notre défense dans un monde en compétition et en mutation, il faut non seulement que la France dispose des bonnes capacités militaires pour assurer sa défense militaire, mais pas seulement. Notre défense repose sur bien d’autres leviers, notamment la capacité que nous avons tous à nous mobiliser pour notre défense. On va donc s’interroger sur le rôle que chacun doit avoir (entreprises, collectivités territoriales, citoyens…) en matière de défense nationale. »
L’heure tourne. Le député est contraint de clôturer la séance manu militari pour parvenir à prendre le dernier TGV pour Paris. L’aboutissement d’une nouvelle journée sur le terrain, à Brignais, à la rencontre des citoyens et des acteurs locaux qui font notre circonscription. Après une réunion avec la MSA (Mutualité sociale agricole) concernant la protection sociale des agriculteurs, et ensuite avec le maire, Serge Bérard, et des élus de son conseil municipal, dont Sébastien François, adjoint au maire et vice-président du Centre communal d’actions sociales (CCAS) sur Brignais, Thomas Gassilloud a rendu visite, en début d’après-midi, aux bénévoles de l’antenne locale des Restos du Cœur, hébergés depuis l’appel de Coluche dans des locaux mis à leur disposition gracieusement par la commune, en centre-ville depuis bientôt 40 ans.
En ce jour de livraison (depuis le centre logistique de Villeurbanne), le député a pu échanger avec des bénévoles dynamiques et dévoués, toujours prêts à accueillir, chaque vendredi, les quelque 165 bénéficiaires inscrits ici pour la campagne d’hiver en cours. Sur le département, Jean-Marc Prot, responsable départemental des Restos du cœur, précise qu’ils sont en moyenne 45 000, par an, répartis sur une trentaine de centres, à bénéficier des services de l’association, de l’aide alimentaire (5 millions de repas par an) aux différentes activités d’accompagnement et d’aide à la personne.

Thomas Gassilloud a fait ensuite le tour du quartier des Pérouses, objet d’une vaste opération de renouvellement urbain, avant de rejoindre le centre social. Cette structure associative déploie toute son énergie pour proposer une variété d’activités adaptées à tous les âges et à toute la famille. Le député a pu s’entretenir longuement avec les membres du cours de français adultes ou encore avec les jeunes de l’atelier d’éducation aux médias et à l’information. De retour d’une visite à l’Assemblée nationale, ces derniers l’ont interrogé sur sa fonction de député, dans le cadre d’un projet plus global sur la citoyenneté.
La prochaine réunion publique aura lieu fin mars dans les Monts du Lyonnais, sur la thématique agricole.