Ce lundi 15 décembre, le député du Rhône Thomas Gassilloud a achevé son cycle annuel de réunions publiques à Duerne, dans les Monts du Lyonnais, dans une atmosphère à la fois studieuse et engagée. Pour cette 77e séance publique du conseil de circonscription, tenue dans la salle Marius Déal derrière la mairie de Duerne, une cinquantaine de citoyens et élus locaux – assis en cercle aux côtés du député, dont le maire Benoît Vernaison, et les maires de Sainte-Foy-l’Argentière, de Souzy et de Montromant – ont débattu des questions brûlantes, de la santé animale à la géopolitique. Cette dernière session, organisée après une journée de terrain consacrée aux entreprises, a mis en lumière les inquiétudes concrètes des habitants.
Le député a d’abord dressé le bilan de la période budgétaire, soulignant le vote à venir du projet de loi de financement de la sécurité sociale et l’adoption par le Sénat du projet de loi de finances. L’enjeu est désormais d’obtenir un vote définitif à l’Assemblée nationale avant ou après Noël. L’objectif affiché est d’aboutir à ces textes « sans recourir au 49.3 » , une volonté que le Premier ministre souhaite honorer. Le député a souligné la complexité d’obtenir une majorité dans un hémicycle fragmenté: Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale a été voté, mais il s’agit d’un « texte de compromis qui ne satisfait personne », concède-t-il. Le défi est de trouver la bonne « équation » politique.
La question de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) des bovins, avec l’apparition de nouveaux cas dans le Sud-Ouest, a suscité un débat passionné. Le nœud du problème : L’impossibilité scientifique actuelle de détecter un porteur sain (un bovin contaminé sans symptômes). Conséquence : la solution « la moins pire » est l’abattage de l’ensemble du troupeau lorsqu’un cas est détecté, car « on ne sait pas faire scientifiquement » la discrimination. Laisser la maladie s’installer de manière « endémique » en France et en Europe serait un « chemin de non-retour » qui porterait atteinte à la qualité de la viande, aux capacités d’exportation, et à l’agriculture européenne dans son ensemble.
Une participante a soulevé la question de l’accord du Mercosur, craignant que l’importation de viande produite selon des normes incompatibles avec les critères européens ne nuise à cette confiance. Thomas Gassilloud, tout en se disant contre le Mercosur en l’état, a expliqué que la France œuvre pour l’ajout de « clauses miroirs ou environnementales » afin de rendre le traité acceptable.
La discussion a pris une dimension internationale avec l’analyse de la guerre en Ukraine. Pour le député, l’agression est motivée par une « volonté impériale de la Russie », mais surtout par la crainte de Poutine que la démocratie ne s’installe durablement en Ukraine. Le conflit est qualifié de « Verdun », avec des tranchées, des drones, et plus de 1000 morts et blessés par jour.
Le constat est celui d’un réveil brutal pour les Occidentaux. L’inquiétude porte sur la surproduction d’armes russes, suggérant la tentation d’aller « plus loin et de tester notre solidarité » européenne. C’est le paradoxe européen : le député a lancé un appel fort à l’autonomie stratégique : « Les 400 millions d’Européens demandent aux 300 millions d’Américains de les protéger contre 150 millions de Russes ». Il estime que l’Europe est un « géant qui s’ignore » et n’a jamais été pensée comme une puissance. La France est le moteur de cette « autonomie stratégique européenne ».
Plusieurs sujets sociaux ont été évoqués, démontrant la diversité des préoccupations citoyennes. Une participante s’est émue du sort des enfants placés. Le député a reconnu qu’il y a du travail dans la lutte contre le déterminisme social, notant qu’une grande part des personnes sans abri ont été des enfants placés.
Face à la progression du narcotrafic, le parlementaire a évoqué la nécessité de « monter d’un niveau en termes de sévérité pour traiter les réseaux ». Un citoyen a proposé de cibler les consommateurs plutôt que les trafiquants pour assécher la demande.
La soirée, qui faisait suite à une dense journée de rencontres dans des entreprises locales comme Campingaz à Saint-Genis-Laval ou CBS School spécialisée dans la formation à la cybersécurité à Charbonnières-les-Bains, mais aussi chez les Compagnons du Devoir à Brignais, s’est achevée autour d’une tartiflette conviviale, prolongeant les échanges à la Pause Duernoise, le café associatif du village. La 78e réunion est fixée au lundi 26 janvier 2026 à Grézieu-la-Varenne.
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Fabienne Tirtiaux (fabienne.tirtiaux@gassilloud.fr / 06 10 52 60 71).
