Pour ce 36e conseil de circonscription en visioconférence, ce lundi 1er mars, les citoyens auraient sans doute eu de bonnes raisons de débattre de nouveau autour de la crise sanitaire, alors que le risque d’un confinement, le week-end, dans le Rhône, se profile à l’horizon : le couperet pourrait tomber dès jeudi… même si le député Thomas Gassilloud émet quelques réserves quant à la pertinence d’une telle mesure. Ce soir-là, les discussions auraient aussi pu se focaliser sur la politique vaccinale. Que nenni. A l’ordre du jour de sa réunion mensuelle, le CDC a préféré se mettre au vert — la couleur de l’espoir dans ce contexte particulièrement anxiogène — en abordant tout spécialement la thématique de la transition écologique.
Depuis plusieurs mois déjà, une poignée de citoyens du CDC se sont regroupés pour mieux saisir les enjeux liés au changement climatique, sujet ô combien incontournable pour notre avenir. Plus encore : la réflexion autour de la transition écologique anime les citoyens du conseil de circonscription depuis plus de deux ans, en organisant dès 2018, leur “Tour de la circo” à vélo ou encore, l’année d’après, en transports en commun. Des débats ont aussi été menés, avec leur député, autour de la transition énergétique ou encore du changement climatique. Citons aussi les visites de terrain (recyclerie, déchetterie, etc.) et la websérie documentaire sur cette thématique (avec plusieurs épisodes en ligne sur https://www.youtube.com/playlist?list=PL7PLCS95_UD9sIO0SEWgty6_s8npR_Fem).
Aujourd’hui, le groupe “Transition écologique” affiche ses ambitions : “mieux outiller les citoyens à comprendre, évaluer et prioriser ce qui pourrait être fait pour arriver à gérer sa consommation électrique et à diminuer l’empreinte carbone de chacun”, annonce Gilles en préambule de cette soirée riche en enseignements. Non seulement pour les citoyens qui ont pris part au débat, mais aussi pour le député, alors que le projet de loi “Climat et Résilience” doit prochainement être discuté à l’Assemblée nationale.
Clélia, étudiante à Science Po Lyon et stagiaire au sein de l’équipe parlementaire, le rappelle en guise d’introduction : le texte s’appuie largement sur les 149 propositions très concrètes de la Convention citoyenne pour le climat qui vient de tenir, le week-end dernier, sa 8e session. “Le projet de loi a repris totalement ou partiellement 70% des propositions citoyennes”, commente Thomas Gassilloud qui y voit un bel exercice de démocratie participative.
Se déplacer
Pour amener le débat et lancer les discussions, les citoyens du CDC sont parvenus à concevoir un calculateur “Energie / CO2”. Leur objectif, explique Dominique : donner à tout un chacun, un aperçu chiffré de ses consommations énergétiques et de son empreinte carbone. Le groupe s’est naturellement penché sur la question des déplacements, parmi les sources les plus importantes d’émission de CO2 dans l’atmosphère. On s’en doute : le moteur thermique n’a plus la cote. En attendant sa disparition à l’horizon 2050, les véhicules les plus polluants seront bannis d’ici à dix ans. Moins évident, en revanche, les véhicules hybrides ne seraient pas la panacée : en raison de leur poids, supérieur aux véhicules classiques, du fait de leur double motorisation, ils seraient même contre productifs : “Après analyse et réflexion, on a finalement acheté un petit véhicule diesel, moins gourmand”, confie Armelle.
Quant aux modèles tout-électrique, ces citoyens avisés montrent du doigt cette étrange “énergie grise”, celle-là même nécessaire pour les fabriquer… Et là, tout dépendrait du pays d’origine… avec un carton rouge pour certains véhicules chinois, les “made in France” étant beaucoup plus vertueux. Sauf que… La question nous brûle les lèvres : que se passerait-il si, demain, l’ensemble du parc automobile serait entièrement électrique ? La réponse fait froid dans le dos : il faudrait construire, au bas mot, plusieurs nouveaux réacteurs nucléaires !… Mais, tempère un participant, ce sera bien mieux pour le climat et notre économie que de consommer massivement du pétrole.
Dans ce catalogue, même l’hydrogène — pardon, pas celui qu’on trouve dans l’atmosphère, ce serait trop simple (D’ailleurs, il y a peu d’hydrogène dans l’atmosphère, constituée essentiellement d’oxygène et d’azote), mais le “dihydrogène” — pourtant promis à un bel avenir (car son moteur rejette de la simple vapeur d’eau) finit de nous achever ! “Le dihydrogène se produit à partir du gaz méthane, relève Marc. Autant utiliser directement le méthane !”. D’où l’idée de “décarboner” ce fameux hydrogène, en le fabriquant par électrolyse de l’eau via le nucléaire ou les énergies renouvelables.
Alors, faut-il se résigner ? “La seule énergie totalement propre est celle que l’on ne consomme pas”, commente le député. Dès lors, il conviendrait plutôt, au-delà de choisir de manière objective les énergies les moins polluantes, de “modifier nos habitudes de déplacements”, concluent nos experts. En privilégiant le covoiturage, les véhicules partagés et surtout, les transports en commun. Qu’on se le dise !
Se loger
Après les déplacements, place au logement. Les deux thématiques choisies ce soir par le conseil de circonscription sont clairement reprises, avec d’autres, dans le projet de loi “Climat et Résilience”. Sur les 30 millions de résidences principales en France, près de 5 millions seraient considérées comme des “passoires thermiques », donc très énergivores. On comprend là l’urgence de mieux isoler nos bâtiments et la nécessité “d’accompagner le citoyen” avec diverses primes pour l’encourager à rénover son habitat. Les bâtiments neufs, eux, répondent désormais à des normes strictes en matière d’isolation thermique ou de matériaux : ces nouvelles exigences sont pleinement inscrites dans la loi.

Une baisse des consommations d’énergie passe aussi par l’installation de panneaux photovoltaïques (pour la production d’électricité) ou de panneaux thermiques (pour l’eau chaude). Le conseil d’Eric : “ne pas hésiter à se faire accompagner” car “on se sent un peu perdus dans les aides proposées”, reconnaît Christian. Des structures spécialisées existent, comme le Parc EcoHabitat dans les Monts du Lyonnais ou Info Energie 69 (voir nos vidéos “En route pour la transition écologique” consacrées aux panneaux photovoltaïques ou sur l’isolation thermique).

Pour Marc, l’objectif est clair : “Il y a encore quelques belles toitures avec des milliers de mètres carrés disponibles pour apporter des sources nouvelles d’énergie électrique”, confirme-t-il. Sachant qu’1,2 million de toits équipés représenteraient l’équivalent d’un réacteur nucléaire… à condition bien sûr qu’il y ait du soleil ! Michel fait observer que « si l’objectif premier est la protection du climat, c’est un investissement à fonds perdus, et même contreproductif ». Entre les défenseurs des énergies renouvelables et les pro-nucléaires, les discussions s’animent. Le débat est lancé. Avec l’énergie qu’on lui connaît, le CDC est prêt à le poursuivre très prochainement. En attendant, la 37e séance publique est prévue lundi 29 mars, annonce Fabienne Tirtiaux, suppléante du député. Avant un tant espéré 3e Tour de circo cet été. A vos agendas !
Retrouvez tous les comptes rendus des actions du conseil de circonscription sur le site de Thomas Gassilloud, www.gassilloud.fr. Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Fabienne Tirtiaux (fabienne.tirtiaux@gassilloud.fr / 06 10 52 60 71).