En tant que membre de la commission de la Défense nationale des forces armées à l’Assemblée nationale, et rapporteur du budget, Thomas Gassilloud a présenté, vendredi 2 novembre, en hémicycle, pour la deuxième année consécutive, son avis sur les crédits de l’Armée de terre 2019, dans le cadre du projet de loi des finances (PLF) 2019.
Présentation en hémicycle de mon avis sur les crédits de l’armée de Terre dans le cadre du PLF 2019.
J’ai présenté ce matin en hémicycle mon avis sur les crédits de l’ Armée de Terre dans le cadre du projet de loi de finances 2019. Issu d’un travail de fond (11 auditions et 5 déplacements) effectué avec ma collègue Sereine Mauborgne, que je remercie pour son implication, cet avis est favorable au projet de budget 2019 proposé par le gouvernement, en tout point conforme à la Loi de Programmation Militaire 2019-2025. ➡️Hausse de ressources de l’armée de Terre à 8,6 milliards d’euros en crédits de paiement et 9,7 milliards d’euros en autorisations d’engagement. ➡️Livraison de 7 600 fusils d’assaut HK416F, de 1650 ensembles de parachutage du combattant et de 430 véhicules tactiques 4×4. ➡️Equipement de chaque soldat en opération dès l’an prochain d’un gilet pare-balle de dernière génération, d’un treillis F3 retardant la flamme et de nouvelles lunettes balistiques et de nouveaux gants de combat.➡️ Concrétisation du programme SCORPION avec l’arrivée des 89 premiers blindés Griffon.Cette année nous avons choisi d’approfondir la thématique de la préparation opérationnelle des forces car la dureté et la complexification des opérations montre que malgré l’appui de technologies, c’est sur l’humain que repose encore le succès de nos opérations. Dans les prochaines semaines, je serai à nouveau sur le terrain pour vérifier les mises en oeuvre concrètes de nos choix budgétaires.
Publiée par Thomas Gassilloud sur Vendredi 2 novembre 2018
“L’Armée de terre intervient au contact direct des populations et des zones de combat, dans la neige, la boue ou le sable, afin de sécuriser les territoires dans le temps long”, explique M. Gassilloud qui rappelle qu’elle compte la moitié des hommes et femmes en uniforme du ministère des Armées et “supporte malheureusement l’essentiel des pertes au combat”. reconnaît-il.
De l’avis de l’élu, ce premier budget de la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 est “en tout point conforme”. L’ensemble des ressources consacrées à l’Armée de terre, incluant les dépenses de personnel, est en hausse, s’élevant à 8,6 milliards d’euros en crédits de paiement et 9,7 milliards d’euros en autorisations d’engagement.
“Ce budget aura donc des traductions physiques très concrètes en 2019 avec la livraison de 7 600 fusils d’assaut HK416F, de 1650 ensembles de parachutage du combattant, de 430 véhicules tactiques 4×4 (VT4, remplacement P4, en service depuis plus de 40 ans). Chaque soldat en opération sera en outre équipé, dès l’an prochain, d’un gilet pare-balle de dernière génération, d’un treillis F3 retardant la flamme, de nouvelles lunettes balistiques et de nouveaux gants de combat”, énumère le rapporteur du budget qui se réjouit de l’arrivée des 89 premiers blindés Griffon qui feront de 2019 “la première année Scorpion, alliance entre haute technologie et rusticité.”
Quid de la préparation opérationnelle des forces terrestres ?
Avec Sereine Mauborgne, députée du Var, Thomas Gassilloud a profité du budget pour réaliser un travail thématique, en approfondissant cette année la préparation opérationnelle des forces terrestres, au travers de 11 auditions et 5 déplacements. “Pourquoi la préparation opérationnelle ? Car les retours d’expériences des opérations actuelles nous montrent qu’elles sont plus dures, plus complexes. (…) Nous avons fait rapidement un constat simple mais paradoxal : alors que les outils de la préparation opérationnelle n’ont jamais été aussi performants, le niveau d’entraînement de nos soldats a dramatiquement chuté en 2015, avec un effet durable, clairement observable sur l’ensemble d’une génération.”
Une première cause est le déploiement de la force Sentinelle à partir de 2015 qui a, selon Thomas Gassilloud, “considérablement amoindri le temps disponible pour l’entraînement des unités. Concomitamment, la remontée en puissance de la force opérationnelle terrestre, de 66 à 77 000 hommes a demandé un effort de 45 000 recrutements en trois ans ! Cette manoeuvre de recrutement, massive du fait d’une fidélisation par assez importante, a mobilisé les infrastructures, les matériels et les cadres expérimentés de l’Armée de terre, les rendant ainsi moins disponibles pour l’approfondissement du savoir-faire interarmes des forces. Aussi, en 2015 et 2016, l’Armée de terre a consommé une partie de son capital humain et a été contrainte de concentrer excessivement la préparation opérationnelle sur la mise en condition finale (MCF), autrement dit, sur la préparation à une guerre en particulier, au détriment de la préparation à la guerre, en général. Le résultat, c’est que certains savoir-faire ont été négligés, notamment ceux du haut du spectre.”
“En 2019, la pleine réussite de la remontée en puissance de la préparation opérationnelle imposera de relever un double défi : le défi de la disponibilité des matériels et le défi de la disponibilité des hommes”, relève Thomas Gassilloud qui compte sur “le strict respect des plannings de livraison des matériels. (…) Le moindre retard dans les livraisons de Scorpion aurait un effet désastreux sur la remontée en puissance de la préparation opérationnelle tellement l’Armée de terre a fondé sur bonne partie de son organisation sur l’intégration de Scorpion.”
Le deuxième défi, celui de la disponibilité des hommes, “nous impose de veiller à ce qu’un temps suffisant soit consacré à la préparation opérationnelle. C’est pourquoi, sans remettre en cause l’opération Sentinelle, qui garde aujourd’hui toute sa pertinence, il nous semble qu’il serait souhaitable d’utiliser les possibilités d’aménagement existantes pour favoriser le retour à des temps de préparation opérationnelle plus importants.”
La loi de programmation militaire (LPM) a aussi été construite “à hauteur d’homme”, souligne Thomas Gassilloud, car “il est bien normal que la nation s’engage pour ceux qui sont prêts à aller jusqu’au prix du sang pour la servir. Cette approche est non seulement une mesure juste, mais elle est une mesure efficace car nous devons également aujourd’hui faire face à un troisième défi : celui de la fidélisation. En effet, notre effort d’entraînement ne sera profitable à nos forces que si les militaires qui en bénéficient restent assez longtemps pour développer des compétences, accumuler de l’expérience et le valoriser en opérations”.