Thomas Gassilloud vient de rencontrer le Général Denis Mercier, commandant suprême de l’Otan. L’occasion d’évoquer le thème des enjeux de l’innovation numérique pour la défense française et européenne. Une rencontre qui ne doit rien au hasard. Le député de la 10e circonscription du Rhône est, en effet, membre de la commission de la défense nationale et des forces armées. Une commission dont les champs d’action concernent l’organisation générale de la défense, les liens entre l’armée et la Nation, la politique de coopération et d’assistance dans le domaine militaire, les questions stratégiques, les industries de défense, les personnels civils et militaires des armées, la gendarmerie, la justice militaire et les anciens combattants.
Dans ce cadre, Thomas Gassilloud a présenté en mai dernier, avec Olivier Becht, un rapport sur les enjeux de la numérisation des armées. Le document dresse un état des lieux de l’appropriation des technologies numériques par les armées et, sur la base de ce constat, étudie comment celles-ci devraient consolider leurs acquis et relever les nouveaux défis que posent les ruptures technologiques envisageables dans le secteur numérique. “Je dois dire que ces travaux ont été intenses, commente Thomas Gassilloud, car le sujet est vaste. Nous avons entendu, dans nos auditions à Paris, une soixantaine de personnalités de tous horizons : opérationnels, ingénieurs de l’armement, grands industriels comme start-up et autres PME, chercheurs de toutes disciplines. Nous sommes allés à la rencontre des forces, comme au 12e régiment de cuirassiers ou (…) au 1er régiment d’hélicoptères de combat. Nous nous sommes également attachés à étudier les enjeux de numérisation des forces à l’occasion de nos autres déplacements, hors du cadre de la mission, comme par exemple lorsque j’ai passé le 31 décembre 2017, à Tessalit, au Mali, où la ministre des Armées avait invité quelques-uns d’entre nous. Nous sommes allés rencontrer aussi bien des start-up que les chercheurs de nos grands groupes dans leurs laboratoires. Nous avons aussi tenu à participer à différents colloques, par exemple dans le cadre de l’université permanente de la défense ou au forum international de la cybersécurité à Lille. Enfin, nous avons tenu, en dépit de délais serrés, à nous rendre aussi aux États-Unis pour y rencontrer les autorités civiles et militaires compétentes. Bref, nous nous sommes attachés à ce qu’il n’y ait pas d’angle mort dans l’étude de ce phénomène, la révolution numérique, qui bouleverse non seulement nos équipements, mais même dans nos modes de vie.”
Dans ce rapport, Thomas Gassilloud et Olivier Becht se sont attachés à “étudier comment les armements, les ressources humaines et les modes de fonctionnement de nos armées doivent évoluer pour relever le défi des ruptures technologiques envisageables à moyen terme. C’est à ce titre que nous vous avons soumis des amendements au projet de loi de programmation militaire (LPM), et nous nous félicitons d’ailleurs que le Sénat n’ait pas modifié ces dispositions”. Enfin, sans attendre la récente prise de conscience de l’opinion quant à certaines pratiques de ce que l’on appelle les GAFA – Google, Apple, Facebook et Amazon –, les rapporteurs ont tenu à mettre en exergue les enjeux de souveraineté qui s’attachent aux technologies numériques, “véritables outils de puissance”.
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