Du Palais de l’Elysée au Palais Bourbon, il n’y a qu’un pas… En ce début de soirée, lundi 4 octobre, le député Thomas Gassilloud a lancé la 42e séance publique du conseil de circonscription, organisée en visioconférence, depuis son smartphone et au pas de course.
De retour d’une réunion à l’Elysée sur la situation au Sahel, le parlementaire se pressait de rejoindre son bureau, rue de l’Université, pour suivre avec attention les échanges des citoyens de son conseil de circonscription (CDC), réunis comme tous les mois, en séance publique.
Le temps d’une traversée de la capitale, en passant par les Champs-Elysées, les citoyens l’ont volontiers interrogé sur l’actualité. L’agenda législatif, bien sûr, avec, ces prochains jours, le débat parlementaire dans le cadre du projet de loi des finances 2022… à défaut de lois sur le grand-âge ou sur la réforme des retraites. Après la remise de son rapport sur l’avenir du nucléaire civil français, le député du Rhône participe aussi à une mission sur la résilience nationale dont les travaux devraient aboutir fin novembre-début décembre.
Le CDC a profité de l’expertise du député en matière de défense nationale pour échanger avec lui, sans filtre, sur l’affaire des sous-marins australiens ou encore la situation au Mali jugée “inquiétante”. Sur le front de l’actualité internationale, les discussions ont aussi tourné autour des relations tendues entre la France et l’Algérie : “Elles ont toujours été en dents de scie”, analyse Thomas Gassilloud qui, là encore, fait preuve de pédagogie pour expliquer au CDC la pression de l’Etat français sur les autorités algériennes pour les contraindre à “récupérer” les citoyens algériens expulsés (OQTF) du territoire français. Dans l’attente d’une coopération, la France a réduit drastiquement le quota de visas accordés aux ressortissants algériens.
Retour en circonscription. Le CDC a fait état de l’avancée de ses travaux. Un groupe de citoyens étudie depuis plusieurs mois déjà les questions qui touchent à la transition écologique et énergétique. A la rentrée de septembre, le groupe a décidé de se pencher sur le nucléaire et son avenir en France, intrigué par les écrits du député sur les réacteurs de quatrième génération, dont le fameux réacteur Astrid dont le projet a été stoppé net courant 2019. Comment un tel projet, aussi prometteur (Astrid aurait la capacité de fournir de l’électricité en consommant certains déchets nucléaires) a-t-il pu être arrêté, avec un mode de décision opaque, s’interroge Gérard, l’un des membres du groupe qui juge cet abandon “lourd de conséquences”. Un autre, Michel, pointe “la nécessité d’une ligne claire concernant ces investissements de long-terme”. Thomas Gassilloud reconnaît que “ces 10 dernières années, un doute s’est installé sur la stratégie nucléaire du pays. Une nouvelle impulsion nucléaire est désormais à donner dans le cadre de notre stratégie contre le dérèglement climatique.
C’est le sens de mon rapport pour peser dans ce sens.”
Face à des centrales vieillissantes qui datent des années 1970, le CDC s’interroge sur l’opportunité de construire de petits réacteurs nucléaires dits “SMR”. Le Président de la République pourrait l’annoncer prochainement. “C’est une piste d’évolution majeure qu’il faut soutenir, notamment car chaque semaine dans le monde se construit une centrale à charbon”, estime le député. Il évoque, dans la foulée, le déploiement des EPR sur le territoire et le projet de grand carénage du parc nucléaire français. Ce dernier projet vise à “prolonger la durée de vie des réacteurs des centrales actuelles”, en attendant le développement des réacteurs de 5e génération “dans vingt ou trente ans” et… dans un siècle, les centrales à fusion nucléaire (le projet ITER, financé pour moitié par l’union européenne) : le “Graal” en matière de production d’énergie, à la fois sûre et illimitée, sans le moindre déchet nucléaire. Thomas Gassilloud en est convaincu : “Le nucléaire est indispensable et incontournable, non seulement pour le développement durable de notre pays, en compléments des énergies renouvelables et intermittentes, mais aussi parce que c’est la seule technologie qui assure pleinement notre souveraineté énergétique ». D’autant que les besoins en électricité vont aller crescendo : des études estiment que les consommations énergétiques vont grimper de 30%, voire davantage, d’ici à 2050, compte-tenu de la décarbonation de certains usages (mobilités, chauffage, etc)”. Après deux premières rencontres depuis la rentrée, l’atelier animé par Gilles a prévu de se réunir de nouveau le 26 octobre prochain, pour parfaire ses connaissances sur la question du nucléaire civil. A sa demande, une visite de la centrale nucléaire du Bugey est prévue le vendredi 3 décembre et ouverte à l’ensemble des citoyens de la circonscription.
De son côté, un deuxième groupe de citoyens planche sur l’organisation, fin novembre, d’un grand débat public sur la société de la confiance. Une troisième réunion de préparation est prévue ce mercredi 6 octobre, entre 10h et midi en visio. Tandis que Jean-Philippe résume les premières réflexions de l’atelier, Fabienne Tirtiaux le reconnaît : “La confiance est indispensable à tout ordre social et on a tous un rôle à jouer pour la consolider”, lance-t-elle. Un débat qui s’annonce passionnant (nous aurons l’occasion d’y revenir plus longuement). La prochaine séance publique du conseil de circonscription est fixée en novembre.
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Fabienne Tirtiaux (fabienne.tirtiaux@gassilloud.fr / 06 10 52 60 71).