Dans le cadre de mon année à École de guerre, j’ai répondu à une invitation de notre Marine Nationale, pour une immersion de 5 jours sur le porte-avions Charles de Gaulle, dans le prolongement des déplacements récents de Emmanuel Macron, président de la République, et de Florence Parly, ministre des Armées.
Une telle immersion d’un élu est rare voir inédite. Par ailleurs, il me semble important de rendre compte aux citoyens de l’utilisation de l’argent public. Aussi, voici quelques éléments publics que je retiens de cette mission.
Ce qui interpelle immédiatement avec ce bâtiment, ce sont ses dimensions exceptionnelles : 261 mètres de long pour plus de 40.000 tonnes. Il s’agit d’une véritable ville flottante et autonome, pouvant accueillir jusqu’à 2000 marins.
Il n’est pas toujours simple de trouver son chemin à l’intérieur, avec une quinzaine de niveaux et des centaines de coursives. Heureusement, chaque pièce est normalisée selon un codage tout militaire, qui permet rapidement de se rendre en tous points du bateau à partir de quelques lettres et numéros.
La nuit, l’éclairage intérieur laisse place à une lumière rouge afin de donner plus de furtivité. Psychologiquement, cela est également utile quand on ne voit pas la lumière du jour pour savoir qu’il est désormais temps de parler un peu moins fort et pour rester synchronisé au monde extérieur.
L’accueil fut excellent et j’ai pu progressivement visiter l’ensemble des équipes, des pilotes de chasses au cuisiniers, des pompiers aux contrôleurs aériens, ou des maintenanciers aux atomiciens qui gèrent les chaufferies nucléaires.
Dès le départ, j’ai assisté aux catapultages des avions, principalement des Rafale. La manœuvre est très impressionnante et demande des matériels et un savoir-faire dont peu de Pays disposent (avions spécifiques, orientation du bateau, surveillance espace aérien, pression de vapeur dans les catapultes, synchronisation des équipes, etc).
Les avions sont propulsés toutes les 30 secondes à plus de 250 km/h par deux catapultes.
L’appontage est une manœuvre également très délicate, notamment car il nécessite une grande précision sur un sol en mouvement. Par ailleurs, en pleine mer, l’erreur n’est pas permise car il est parfois impossible d’être dérouté vers une autre piste.
Remarquez la crosse qui doit aller s’accrocher à un énorme câble qui va stopper l’avion en quelques mètres. Parfois, le pilote doit reprendre la manœuvre plusieurs fois.
Et en vidéo
Les objectifs de mon déplacement étaient multiples :
Faire part de la reconnaissance de la nation à ceux qui œuvrent pour notre sécurité collective
Rapporteur du budget Armée de Terre, mieux connaitre la Marine Nationale. Les enjeux sont importants pour notre Pays car la France est le 2e espace maritime mondial et doit protéger ses ressources. De nouveaux enjeux apparaissent comme la surveillance des câbles sous-marin ou la lutte contre l’immigration clandestine.
Comme membre de l’OPECST, j’avais de nombreux sujets techniques à aborder, comme la propulsion nucléaire afin de bien comprendre la dualité de cette technologie (articulation entre besoins civils et militaires)
Préparer l’avenir. En effet, compte-tenu du temps de construction d’un tel équipement, nous devrons décider dans les prochaines années de son renouvellement et selon quelles modalités. Ce sujet est également au cœur de notre stratégie européenne de défense.
Les échanges très détaillés avec l’ensemble des services m’ont permis de percevoir la réalité complexe du terrain, pour permettre une bonne articulation du monde politique et militaire.
Au delà des aspects purement technologiques, j’ai pu mieux appréhender en quoi ce porte-avions et l’ensemble de son groupe aéronaval (frégate, sous-marin, etc), sont un véritable outil de projection de puissance, de diplomatie et de dissuasion.
Vous pouvez également consulter ma vidéo réalisée en direct lors de l’arrivée en rade de Toulon.
Retour dans le monde numérique civil après une coupure d'une petite semaine en pleine mer, dans le cadre d'un stage avec l'École de guerre. Le porte avions et son groupe aéronaval, c'est :- Un outil de projection de puissance, de diplomatie et de dissuasion. Rappelons que la France est le 2e espace maritime mondial- Une base aèronautique mobile avec environ 40 avions et hélicoptères- 2000 marins et 42000 tonnes de haute-technologie qui font la fierté de la France.Mission accomplie pour l'ensemble de l'équipage avec la reprise en main de cet outil complexe, après 18 mois de maintenance, et la formation de 20 nouveaux pilotes de chasse embarquée.Une semaine qui m'a permis également de prendre du recul pour faire le bilan de 2018 et préparer 2019. Un temps nécessaire pour proposer des solutions nouvelles. Dès ce soir, le travail continue en circonscription.