C’était l’une des propositions des citoyens lors du 1er atelier “transition écologique”, début septembre, à Saint-Genis-Laval : aller sur place à la rencontre des acteurs locaux oeuvrant dans le domaine de la transition écologique et promouvoir les bonnes initiatives en la matière, tout en suscitant le débat et en stimulant la réflexion autour de la question du développement durable. Alors que les sénateurs viennent d’adopter, le 27 septembre dernier, le projet de loi antigaspillage et pour une économie circulaire, une trentaine de citoyens se sont retrouvés, trois jours après, sur le site de la Ressourcerie de Vaugneray, pour compléter leurs connaissances.
*Cet atelier (comme celui consacré à la bioéthique) est né de la volonté du conseil de circonscription (désormais conseil de citoyens) de coller au plus près du travail législatif et de mieux comprendre la fabrication des lois”, rappelle en substance Fabienne Tirtiaux, suppléante du député, qui animait, ce lundi 30 septembre, la réunion en l’absence du député, Thomas Gassilloud, qui assistait à l’hommage national au Président Jacques Chirac, à Paris.
Dans les locaux de la Ressourcerie peu habitués à accueillir autant de monde en même temps, les participants manifestent un intérêt certain pour ce genre de rendez-vous « hors les murs ». Stylo en main, certains ont même pensé à apporter leur calepin, histoire de prendre quelques notes. “Ces rencontres sont très enrichissantes, confie l’un d’eux. Ça me rappelle celles que l’on organise à l’occasion de notre Tour de la circo, tous les ans. » Cette fois, le rythme s’annonce plus rapide, à raison d’une visite par mois sur le terrain.

En maîtresse de maison, Anna da Silva, la présidente de la Ressourcerie Val’Trions, guide ses hôtes à travers les rayonnages de sa “boutique” et présente la structure née en mars 2018, grâce à l’accompagnement de David Meunier, directeur de la Ressourcerie de Saint-Symphorien-sur-Coise et au soutien des élus locaux. “Chaque objet que nous vendons ici a d’abord été trié, réparé, valorisé… À nous de donner une image positive de l’occasion, d’inciter les usagers à flâner dans notre Ressourcerie et, pourquoi pas, de les inciter à leur tour, à apporter”, explique-t-elle, en montrant ces saucières en porcelaine d’un autre temps métamorphosées en… pieds de lampe du plus bel effet ! Ici, rien ne se perd, tout se transforme. Mais pas seulement. Outre sa mission dans le domaine du réemploi et de la valorisation des objets, la Ressourcerie a aussi “un rôle social en se positionnant comme “un acteur de l’insertion par l’activité économique en accompagnant les personnes en difficultés (6 salariés sont concernés) vers le marché de l’emploi”, rappelle June-Virginie Choquin, la directrice.
Comme l’ont fait valoir les participants, la circonscription compte nombre d’acteurs du réemploi. A l’image de la “donnerie” de Saint-Genis-Laval, le “Repair-Café”de Saint-Laurent-de-Chamousset ou encore le “Café-Réparation” de Craponne… La liste est loin d’être exhaustive sur ce territoire à bien des égards à l’avant-garde de la transition écologique. Reste que ces initiatives sont mal connues car peu visibles, qu’elles sont victimes des préjugés et souffrent parfois d’une image “poussiéreuse”, reconnaissent les citoyens présents qui entendent “réparer” ces erreurs et mettre en valeur ces démarches pour sensibiliser le plus grand nombre.

Dans la foulée, David Meunier a remercié Thomas Gassilloud, député de la 10e circonscription du Rhône dans le prolongement du travail sur un amendement sur la loi concernant l’économie circulaire. L’amendement, d’ores et déjà adopté à l’unanimité par le Sénat, prévoit que les associations de réemploi solidaire, comme les ressourceries ou les recycleries (Emmaüs…), puissent profiter d’une aide supplémentaire leur permettant de pérenniser leur financement (à hauteur de 5% des éco-contributions). Les participants ont également salué l’objectif du gouvernement qui table sur un doublement de la part de réemploi d’ici 2030. Une perspective jugée encourageante. “Les consommateurs doivent absolument changer leurs habitudes et se tourner de plus en plus vers ces structures, assure un intervenant. Aller dans une ressourcerie a aussi une vertu pédagogique, d’où l’importance d’y aller en famille !” Dans l’assistance, les échanges vont bon train. “Le premier réflexe des consommateurs devrait être celui du réemploi”, prône un tel. “Pour l’inciter, il faudrait installer dans les déchetteries, des containers spécifiques”, complète un autre.
Fabienne Tirtiaux résume en quatre points les enjeux de la loi en cours de discussion :
- stopper le gaspillage pour préserver les ressources ;
- inciter les producteurs à transformer leurs modes de production ;
- informer pour mieux consommer (qualité environnementale, indice de durabilité, tri du déchet) ;
- et mieux gérer les déchets (bâtiments…).
Le conseil de citoyens va plancher sur ces quatre axes et formuler des préconisations concrètes à l’échelle locale. Ces propositions seront dévoilées lors de la prochaine séance publique du conseil de circonscription prévue lundi 14 octobre, à Craponne, et détaillées aux élus en place, lors du conseil des maires en novembre. En attendant, un nouvel atelier est prévu ce jeudi 3 octobre à Saint-Genis-Laval.
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Fabienne Tirtiaux (fabienne.tirtiaux@gassilloud.fr / 06 10 52 60 71).