
On ne change pas une équipe qui gagne. Le 31 mars dernier, Thomas Gassilloud, député du Rhône, et son équipe ont proposé aux six comités de jumelage franco-italien de la circonscription d’échanger en visioconférence publique avec leurs “jumeaux” italiens d’Arqua Polesine, Chignolo Po, Finale Emilia, Lesignano de Bagni, Ponsacco et Pontassieve. Ravis de reprendre contact ou découvrir de nouveaux amis transalpins, les maires et représentants des communes de Brignais, Brindas, Chaponost, Grézieu-la-Varenne, Saint-Genis-Laval et Vourles avaient échangé conseils et observations pendant plus d’une heure en compagnie de pas moins de 70 participants. L’occasion de rappeler les liens de solidarité forts entre les deux pays en des temps si particuliers et surtout de se donner rendez-vous pour une nouvelle rencontre sur le même format.
- Retour sur les échanges de cette belle rencontre du lundi 14 avril
➡️ voir notre carte interactive des villes franco-italiennes jumelées et le live de cette visioconférence
La présentation des jumelages ayant déjà été réalisée lors de la rencontre initiale, l’objectif de cette soirée était sensiblement le même : prendre des nouvelles de ses voisins transalpins et échanger des solutions pour aider à affronter la crise. Pourtant, lorsque Fabienne Tirtiaux, suppléante du député et organisatrice de la rencontre, ouvre la visioconférence, les échanges ont une teneur tout à fait différente. Chacun semble déjà se connaître de longue date et prend spontanément des nouvelles de l’autre, saluant notamment un heureux événement du côté de la ville de Ponsacco dont la maire Francesca a donné naissance à un petit Francesco ! Elle est bien évidemment excusée pour l’occasion.

Rapidement ils sont une trentaine à sourire et attendre avec impatience le lancement de l’échange.
C’est à la commune de Vourles d’ouvrir le bal, via le son et l’image de son maire Serge Fages, saluant l’initiative et rappelant l’importance du jumelage avec la ville vénétienne et en évoquant la question de la gestion des masques. Une préoccupation partagée également dans à Arqua Polesine par Clara et Roberto, qui relève plus encore le grand nombre de personnes en difficultés économiques (dues à la disparition brutale de revenus) et soutenues à bout de bras par les aides alimentaire du gouvernement, sous forme de bons d’achats pour les produits de première nécessité. En riposte, la reprise de certaines activités économiques essentielles a été autorisée comme dans les secteurs de l’agriculture, la mécanique et quelques magasins.
Plus au Nord, c’est Damien Combet, le maire de Chaponost, qui fait état des actions mises en place pour lutter contre la crise : la salle du conseil municipal a été transformée pour l’occasion en salle de couture et entièrement dédiée à la fabrication de masques. Ce ne sont ainsi pas moins de 160 couturières qui s’activent chaque jour pour permettrent une distribution régulière et efficace à destination des habitants via leurs boîtes aux lettres, notamment grâce à la précieuse aide du distributeur du magazine municipal. Chacun participe ainsi à sa manière à l’effort, comme à Lesignano de’ Bagni, la ville jumelée, où des magasins solidaires subviennent quotidiennement aux besoins des familles n’ayant pas reçu les chèques alimentaires de l’Etat. “C’est très difficile mais on s’organise”, affirme pleine d’espoir Cinzia.

A Saint Genis Laval, la contre-attaque s’organise aussi en ligne et le maire Roland Crimier se félicite du lancement d’une page Facebook d’entraide comptant près de 500 abonnés et recueillant, entre autres, des propositions de bénévolat, des conseils relatif à la fabrication de masques, des dons de fournitures…”Nous aussi avons géré la distribution des masques, à raison de 3 masques distribués par habitants” témoigne Giulia en direct de Toscane. Comme les autres villes, Pontassieve a reçu ses bons alimentaires pour les plus démunis et, initiative notable, ouvert un compte bancaire pour que ceux qui souhaitent faire des dons le puissent aisément.
Si le nombre de victimes a malheureusement augmenté dans cette ville au cours des dernières semaines, à l’inverse l’heure est à la stabilisation pour la ville de Brindas. Loin d’être un retour à la normale, l’élu représentant cette commune Gérard Bichonnier semble soulagé de la reprise du marché et de l’organisation des méthodes de riposte à la crise : portage des repas, appels réguliers aux personnes âgées isolées, ateliers coutures pour élaborer des surblouses en voiles d’agriculture pour les aides soignants, tout le monde est sur le pont ! A Chignolo Po, sa jumelle, le bateau ne prend pas l’eau mais les marins sont essouflés : “notre situation est identique à toutes les communes d’Italie” déplorent Elena et Maurizio dont la ville a mis en place quasiment les même mesures de soutien aux populations que ses voisins Lombards.
Dans ce pêle-mêle d’initiatives et d’engagement qu’il salue grandement, le député Thomas Gassilloud a tenu à clore cette seconde édition en rappelant que cette crise sera l’occasion de réfléchir en profondeur à la nouvelle manière de faire Europe. L’occasion d’une troisième édition ? Affaire à suivre…

Dernière à faire un état des lieu en l’absence des communes de Grézieu-la-Varenne et Finale, la ville de Brignais utilise elle aussi des méthodes innovantes comme la mise en place d’un poste de gestion de crise, le repérage des seniors isolés, la remise en place du marché… Mais son maire Paul Minssieux tient à garder en tête l’objectif principal : trouver des masques et permettre à l’activité économique de repartir. Pour cela les 250 salariés de la mairie ont été équipés et peuvent désormais retravailler. Une belle manière d’illustrer l’importance du rôle de l’élu local dans la gestion de crise.