Stratégie vaccinale, gestion de la crise, précarité étudiante… A l’initiative de Clélia Fouquet, étudiante à Sciences Po Lyon et stagiaire au sein de l’équipe parlementaire de Thomas Gassilloud, député du Rhône, ce premier débat en visioconférence, spécialement réservé aux jeunes, ce lundi 22 mars, ne les a visiblement pas laissés sur leur faim. Au menu, la qualité nutritionnelle des plats servis en Resto U s’est même invitée aux discussions. Les fameux repas à un euro, instaurés par le gouvernement, ne sont vraiment pas du goût de cet étudiant de l’Ouest-Lyonnais… Intrigué, le député l’assure : il va aller lui-même les tester, dès que possible !
Pour le plat de résistance, la crise sanitaire a largement occupé le débat. Thomas Gassilloud le rappelle : la jeunesse n’est pas la plus touchée d’un point de vue médical; mais les mesures qui ont pu être prises depuis un an l’ont impactée, reconnaît-il en substance. C’est pourquoi “il est important qu’on puisse échanger le plus naturellement possible”, confirme le député. Martin, étudiant lui aussi, rend compte de cette “frustration” qui habite la jeunesse d’aujourd’hui, une jeunesse qui se sent isolée et en mal de relations sociales. Et qui se demande jusqu’à quand ? “Nous serons les derniers à être vaccinés”, souffle-t-il.
Pour le député, la situation devrait se détendre d’ici au mois de juin, lorsque la vaccination sera possible plus largement, rappelant la stratégie gouvernementale de vacciner d’abord les personnes âgées et les plus fragiles. A ceux qui appellent à restreindre les libertés des “anciens” au profit des plus jeunes, le député préfère envisager “des moindre-restrictions pour la jeunesse”… Tout en restant prudent : “il faut faire attention, car vous pouvez être vecteurs du virus et contaminer vos proches, après un concert par exemple”. Un pass sanitaire, à l’échelle européenne pourrait apporter une première solution, mais pas avant, vraisemblablement, mai ou juin. Concernant les mobilités internationales pour les jeunes, une question a également été posée sur la capacité de la France de faire vacciner les jeunes puisque plusieurs pays pensent à imposer le vaccin pour entrer sur le territoire.
Un autre étudiant, Thomas, dénonce, lors des précédents confinements, la fermeture des universités et de leurs bibliothèques… “alors que les lieux de culte sont restés ouverts : les universités ne seraient donc pas jugées essentielles ?”, s’interroge-t-il, agacé, avant de dénoncer dans la foulée des couacs dans la communication gouvernementale ou des médias trop enclins à montrer du doigt l’irresponsabilité des plus jeunes. Le député prône “une vision positive de la jeunesse” qui respecte les gestes barrières ou s’engage dans des missions d’intérêt général … même s’il reconnaît qu’elle n’a pas toujours été mise en avant. Et à ce dernier de rappeler quelques-unes des mesures prises en direction des jeunes : l’apprentissage, l’accélération du programme Erasmus malgré la crise, le plan “Un jeune, une solution”, l’augmentation des bourses… Et puis,” l’Assemblée nationale n’a jamais été aussi jeune”, fait-il remarquer au passage.
En tout cas, la crise aura eu le mérite de lever le voile sur la précarité qui pèse sur les 18-25 ans, estime un étudiant. Laetitia évoque, elle, la difficulté de trouver un stage, plus encore dans le contexte actuel. “Les entreprises doivent jouer le jeu”, commente le député, résolument optimiste. “Il y a de plus en plus, chez les entrepreneurs, une prise de conscience, ils font de plus en plus confiance aux jeunes.”
La transition écologique a aussi été abordée. Certains ne cachent pas leurs craintes. “La peur ne doit pas être paralysante”, rassure Thomas Gassilloud. Néanmoins, il faut mettre en œuvre des solutions d’avenir et on peut raisonnablement être confiants en l’avenir, chacun d’entre nous a un rôle à jouer. Issu de la Convention citoyenne pour le climat, le projet de loi “Climat et Résilience” va prochainement être étudié à l’Assemblée nationale. Mais au-delà de ce texte, “je crois en la capacité de chacun à agir, insiste-t-il. Il en va de la responsabilité de tous. On n’a jamais fait autant pour le développement durable que durant ces dernières années”.
Pendant une heure, les échanges sont allés bon train. En attendant un nouveau rendez-vous, Thomas Gassilloud a encouragé les jeunes à le solliciter : “N’hésitez pas à revenir vers moi, à me faire part de vos commentaires et de vos propositions”. Un appel bien entendu !