Thomas Gassilloud a échangé avec les JAM “Jeunes avec Macron”, étudiants à Sciences Po Lyon, sur la défense européenne. Pour le député, c’est une grande satisfaction de voir des jeunes se préoccuper de défense et d’Europe.
Qui a dit que les jeunes ne s’intéressaient pas à la politique ? Chez les JAM “Jeunes avec Macron”, en tout cas, la question ne se pose pas. Après s’être mobilisés lors de l’élection présidentielle, puis les législatives, les voilà prêts à mener campagne en vue des élections européennes de mai 2019. En cette fin du mois de novembre, ils ont invité Thomas Gassilloud, député du Rhône, pour parler Europe. Et surtout, de défense européenne. En tant que membre de la commission de la défense nationale et des forces armées à l’Assemblée nationale (il a servi quelques années chez les chasseurs alpins avant de mener sa dernière mission en Côte-d’Ivoire en 2007, dans le cadre de l’opération Licorne) et rapporteur du budget de l’Armée de terre, l’élu était l’interlocuteur idéal. “Ce ne sont pas forcément des sujets qui attirent les foules et je suis contents de vous voir ce soir si nombreux”, les a-t-il félicités, en préambule, aux côtés de sa suppléante, Fabienne Tirtiaux.
Des questions concrètes ont rythmé le débat : si demain, un Etat européen subit des attaque d’un pays étranger, comment s’organise la défense européenne ? “Une entraide mutuelle se met en place”, répond Thomas Gassilloud, conformément au traité européen et à la charte de l’Otan (dont font partie la plupart des pays européens). Quid d’une armée européenne ? Une idée “assez avant-gardiste”, voire “un idéal”, selon le député du Rhône : “On en est encore assez loin, il faut faire preuve de réalité et viser des objectifs plus facilement atteignables (…) car, aujourd’hui, les Etats ne partagent pas la même culture stratégique”.
Pour autant, l’Europe de la défense, elle, est bien réelle. Un exemple ? « L’initiative européenne d’intervention”, lancée sous l’impulsion de la France, « permet ainsi à des Etats européens de partager une certaine culture stratégique et d’envisager des scénarios d’intervention en fonction de menaces pressenties”, explique M. Gassilloud. Parmi les menaces : le risque terroriste qui impose de pouvoir intervenir sur des théâtres étrangers ; la « résurgence des Etats-puissance » (ces Etats qui se réarment fortement « pour menacer nos intérêts ») ; et les nouveaux espaces de conflictualité que sont Internet et l’espace exo-atmosphérique, tous deux considérés par des Etats comme de possibles champs de batailles… Et Thomas Gassilloud de conclure : “Ce monde devient de plus en plus dangereux et la défense européenne est un des outils qui doit nous permettre d’exister”. A méditer.