Aux couleurs de la NUPES, une dizaine de militants opposés au projet de réforme des retraites s’est invitée, ce lundi 16 janvier, dès 19h, à la 55e séance publique mensuelle du conseil de circonscription, en mairie de Thurins. Au côté du maire de la commune, Claude Claron, Thomas Gassilloud, député du Rhône, leur a volontiers laissé la parole, dans une salle comble. « Tous ceux qui ont envie d’aborder l’actualité nationale ou internationale sont les bienvenus », indique Fabienne Tirtiaux avant de rappeler l’ordre du jour de la réunion avec les projets pour la nouvelle année des quatre ateliers citoyens thématiques : éducation ; transition écologique ; résilience ; et fin de vie.
La première partie de la soirée, consacrée aux questions d’actualité, a donc fait la part belle à la réforme des retraites dont le texte va prochainement être soumis au travail des députés et des sénateurs. Dans une ambiance toujours courtoise, les différents intervenants ont exprimé leurs arguments. «Une réforme inhumaine et qui, économiquement, n’a pas de sens car il est très clair qu’on ne fera pas travailler les gens au-delà de 62 ans dans les entreprises », plaide un Brindassien qui juge, par ailleurs, qu’elle n’est pas urgente. Surtout dans le contexte actuel. « Alors qu’il n’y a pas d’urgence urgentissime financière, pourquoi faire passer ce projet de réforme alors que les Français sont déjà en grande souffrance avec la guerre en Ukraine, l’inflation, l’envolée des prix de l’énergie ?», se demande un des ses camarades.
Pour sa part, Thomas Gassilloud juge cohérent de travailler plus compte tenu de l’espérance de vie, pour ne pas augmenter les cotisations des actifs ou baisser les pensions des retraités. Gérard, dans l’assistance, indique que cette option a d’ailleurs été privilégiée autour de nous, en Europe, « comme en Allemagne où l’âge légal de départ en retraite est de 67 ans et de 69 ans au Danemark ». Pour Jean-Philippe, il faudrait plutôt privilégier le nombre de trimestres travaillés pour éviter les « crispations » liées à l’âge légal. La pénibilité des conditions de travail s’immisce dans les discussions. Marc propose une adaptation des postes de travail « pour mieux vivre sa fin de carrière » : « L’Education nationale, par exemple, ne sait rien proposer d’autre aux enseignants épuisés en fin de carrière, qu’un départ à la retraite », regrette-t-il.
Puis la parole est à nouveau donnée aux militants : « une retraite en bonne santé » : « Les retraités ne sont pas des inactifs ! Ils travaillent au contraire librement, hors du secteur marchand, ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas utile à la société ! », insiste-t-elle, en soulignant que « les retraités produisent eux aussi des biens et des services ».
Le député conclut « On est tous attachés à notre système de retraite par répartition à la Française et on est tous d’accord pour le sauvegarder », en convient-il. L’Assemblée nationale est aujourd’hui particulièrement représentative des équilibres politiques du pays : « C’est une forme de garantie pour la bonne prise en compte de l’ensemble des sensibiltiés ».
En attendant, l’ordre du jour a pu reprendre son cours avec les nombreux projets des quatre ateliers citoyens relatifs à l’éducation, la transition écologique, la résilience et la fin de vie. Chaque groupe a pu résumer l’avancée de ses réflexions et proposer des visites de terrains pour aiguiser ses connaissances. En matière d’éducation populaire, Patrick lance un appel à proposition : « Si vous connaissez, dans vos communes, des structures innovantes ou remarquables, n’hésitez pas à nous en faire part », invite-t-il : le groupe se tient prêt à les découvrir et à les mettre en valeur. Plusieurs visites sont d’ores et déjà programmées. Idem pour les citoyens du groupe « Transition écologique » qui envisage de rencontrer un distributeur d’électricité verte, un fabricant de panneaux photovoltaïques ou d’aller visiter un barrage hydroélectrique ou encore une unité de production d’hydrogène. Des cafés débats pourraient aussi être organisés.
Quant au groupe « Résilience », fort de l’organisation de son grand débat public à Marcy-l’Etoile début décembre, il a proposé au maire de Charbonnières-les-Bains de créer une réserve communale de sécurité civile qui pourrait être opérationnelle dès cette année avec la mise à jour du Plan communal de sauvegarde (voir aussi notre vidéo sur le Plan communal de sauvegarde de Marcy-l’Etoile).
Enfin, des citoyens planchent sur le sujet de la fin de vie, alors qu’un projet de loi est dans les cartons. « Notre groupe a mis en lumière l’extrême complexité autour de l’euthanasie et notre but est bien d’étayer et de comprendre », reconnaît Armelle. « Il y a, dans la société civile, beaucoup de questions relatives au droit à l’euthanasie ou au suicide assisté », confirme Vincent, médecin gériatre. Le groupe souhaite ainsi visiter des services de soins palliatifs ou rencontrer des équipes à domicile. Autant de projets qui vont s’affiner dans les prochains jours. Pour le conseil de circonscription, l’année 2023 s’annonce particulièrement dense !
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Fabienne Tirtiaux (fabienne.tirtiaux@gassilloud.fr / 06 10 52 60 71).