Qui a dit que les jeunes n’avaient pas d’intérêt pour la politique et le débat citoyen ? Deux mois après un premier débat en visioconférence spécialement à leur attention, Thomas Gassilloud récidive, en ciblant plus particulièrement les jeunes majeurs (qui ont eu récemment 18 ans).
Ce lundi 17 mai, une quarantaine d’entre eux ont volontiers répondu à l’invitation du député, accompagné de Clélia Fouquet, étudiante en troisième année à Science Po Lyon et stagiaire au sein de l’équipe parlementaire. Pendant l’heure et demie qu’a duré la rencontre, les échanges ont porté sur nombre de leurs préoccupations, tant sur le plan local que national. Une façon pour eux de donner ouvertement leurs opinions ou de poser directement leurs questions — une première, pour certains, face à un élu de la République –, bref, d’exprimer pleinement leur citoyenneté. “C’est très utile aussi pour moi de discuter avec vous pour mieux vous connaître, mieux cerner vos attentes et d’écouter vos propositions”, les a-t-il remerciés à l’issue de ce débat pas comme les autres.
En guise d’invitation à ce débat, un questionnaire avait été envoyé, au préalable, aux 18-20 ans de la circonscription. “Ce qui nous a permis de dresser en quelque sorte votre vision de la vie”, résume Clélia. “Vous êtes 52% à exprimer un bon niveau de confiance en l’avenir ; et une majorité d’entre vous dit avoir une bonne connaissance du fonctionnement de la démocratie.”
74% des jeunes qui ont répondu sont prêts à se mobiliser pour des thématiques comme l’environnement, l’écologie, l’agriculture, l’alimentation ou encore les transports. Le questionnaire, accessible en ligne, reste ouvert (http://nouveaux-majeurs.gassilloud.fr). De quoi lancer les discussions, diverses et variées. Les langues se délient, les questions s’enchaînent. Les témoignages aussi. Parfois vibrants, comme celui de cette mère de famille, habitant Vaugneray, qui parle au nom de son fils de 20 ans, handicapé mental, et qui crie son désespoir de ne pas pouvoir lui trouver de place en foyer d’accueil médicalisé. “Mon mari et moi sommes épuisés, nous n’en pouvons plus”, souffle-t-elle…
Kevin s’inquiète, lui, de la crise sanitaire et notamment du manque de réactivité, selon lui, de nos gouvernants pour agir le plus efficacement possible. “Pour faire face à la crise, l’Assemblée nationale a voté la loi d’état d’urgence sanitaire”, rappelle Thomas Gassilloud. “Nous avons toutefois réussi à ne pas recourir à l’article 16 de la Constitution de 1958” qui, en période de crise grave, permet de donner des « pouvoirs étendus » au Président de la République.
De la loi Climat et Résilience récemment votée à l’Assemblée nationale, aux dangers de “l’artificialisation” des sols de plus en plus bétonnés… L’environnement est une des préoccupations de la jeunesse d’aujourd’hui. Balthazar de Charbonnière-les-Bains et Alexandra de Saint-Genis-les-Ollières sont là pour le rappeler au député. Tout comme la question des transports : Maxence de Courzieu suggère la rénovation d’anciennes lignes de chemin de fer. “C’est un sujet qui revient fréquemment dans la vallée de la Brévenne”, reconnaît Thomas Gassilloud qui rappelle qu’un projet vise à amener le train jusqu’à la Giraudière. Romain, de Chaponost, témoigne, lui, de la difficulté de se loger dans ce secteur très prisé de l’Ouest-Lyonnais, sans devoir débourser deux loyers d’avance et de se prévaloir de deux ou trois garants. “La garantie Visale est très intéressante, mais rien n’oblige un propriétaire à accepter notre dossier. Quant aux logements sociaux, il y a une longue file d’attente… et avant qu’il y en ait pour les jeunes, c’est mission impossible !”
Aïcha pose la problématique de l’insécurité dans les quartiers. “Un projet de loi doit être voté pour donner plus de moyens à la justice, notamment pour les petits délits quotidiens”, répond Thomas Gassilloud. Dans la foulée, Etienne témoigne du harcèlement scolaire : “J’en ai été la victime au collège, confie-t-il. L’équipe enseignante ne s’en est aperçue qu’au moment où j’ai pris la décision de ne plus aller en cours. Des actions de prévention devraient être davantage organisées dans les établissements avec les gendarmes.”
L’éducation s’invite au débat. “C’est le premier budget de l’Etat”, confirme le député. Pour Julie, l’accueil, dans les écoles, des élèves handicapés et en difficulté aurait dû être une priorité lors du premier confinement. Jean-Pierre pose la question de l’orientation : “Les jeunes se sentent vite abandonnés après le collège”, constate-t-il, pointant du doigt un manque cruel d’informations. Il existe pourtant pléthore d’associations qui œuvrent en la matière. Entre autres réponses, le gouvernement vient de lancer l’opération « 1 jeune, 1 mentor », en vue de développer le mentorat en France.
Ravi d’un tel échange qui s’est poursuivi plus longtemps que l’heure prévue initialement, Thomas Gassilloud rappelle qu’il organise, tous les jeudis, à 19h, une visioconférence ouverte à tous, en direct chaque semaine, d’une commune différente de la circonscription, avec son maire (http://reunion.gassilloud.fr). De nouvelles réunions spécialement dédiées aux jeunes sont aussi dans les cartons, thématiques cette fois et en présence d’intervenants. En attendant, les nouveaux majeurs peuvent aussi poursuivre le débat, donner leur avis sur cette rencontre et exprimer de nouvelles propositions en répondant à un questionnaire en ligne.