Une réunion publique inédite, ce lundi 25 mars, à l’occasion du 67e conseil de circonscription (CDC). Autour de leur député Thomas Gassilloud, les citoyens se sont retrouvés, en début de soirée, dans la stabulation de Romain Poncet, éleveur laitier à Grézieu-le-Marché. Autour des vaches et des bottes de paille, la réunion publique mensuelle du CDC s’est trouvé un nouveau décor bien différent des salles communales que les citoyens de la circonscription ont l’habitude de fréquenter une fois par mois depuis déjà sept ans. Quoi de plus normal pour débattre autour de l’agriculture ?
Pour Thomas Gassilloud, cette journée spéciale « Agriculture » a commencé dès la matinée en préfecture de Lyon pour une réunion autour des récentes mesures gouvernementales visant à préserver notre modèle agricole. Des Vallons du Lyonnais aux Monts du Lyonnais, une série de visites sur le terrain s’est enchaînée tout au long de la journée, à la rencontre des agriculteurs de notre territoire, aux côtés de citoyens de la circonscription. De Pollionnay à Grézieu-le-Marché, en passant par Thurins et Montromant, les échanges ont permis à tous d’en savoir plus sur le quotidien de ces professionnels passionnés malgré les difficultés inhérentes à leur métier et ses contraintes, dans le contexte de crise qui secoue ces derniers temps le monde agricole.
Les citoyens ont pu d’abord visiter le nouveau séchoir de la coopérative d’utilisation du matériel agricole (CUMA) de Pollionnay. La structure est présidée par Jean-Marc Delorme, polyculteur et éleveur à Pollionnay. « Ce nouveau bâtiment mis en service à l’automne 2022 nous permet non seulement de stocker le matériel agricole pour nos 50 adhérents, mais il abrite aussi un séchoir pour sécher le foin de façon optimale», montre-t-il. Ce fourrage de haute qualité nutritionnelle servira ensuite à l’alimentation des bêtes. « Il n’y a donc plus besoin d’importer du soja d’Amérique avec OGM ou du soja européen qui coûte une fortune », explique-t-il. Une visite riche en découvertes, reconnaît Jean-Paul, de Brignais, qui souligne l’intérêt d’une telle CUMA : « Grâce à elle, les agriculteurs ont la possibilité d’utiliser de gros outils pour leur travail qu’ils ne pourraient jamais s’acheter individuellement ».
La journée se poursuit à Thurins chez Christelle et Michel Gaudin, arboriculteurs. Au milieu de leurs pommiers cultivés en « bio », le couple, associé professionnellement depuis dix ans, est dans son élément. Outre les pommes, ces agriculteurs dynamiques cultivent aussi sur 14 hectares, « des fraises, des cerises, des framboises, des groseilles, des prunes, des poires, des pêches, des abricots, un peu de raisin de table et même récemment des kiwis ! », énumère Christelle.
La troisième étape mène le député et les citoyens qui l’accompagnent à Montromant, chez Clément Rivoire, éleveur de vaches laitières. Le jeune homme élève ici 80 vaches pour une production annuelle de 600 000 litres de lait. Il est aussi vice-président de l’association des Jeunes Agriculteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en charge d’un dossier brûlant, le renouvellement des générations dans l’agriculture. « On assiste à un départ massif d’agriculteurs à la retraite et, en contrepartie, une motivation de moins en moins importante des jeunes à reprendre les exploitations à cause des difficultés économiques et des contraintes diverses et variées liées à la production agricole », constate-t-il. Son enthousiasme prouve que tout n’est peut-être pas perdu….
Enfin, direction Grézieu-le-Marché. Romain Poncet a repris pleinement l’exploitation familiale — qui appartenait déjà jadis à son grand-père — il y a trois ans. « Avant, j’étais chauffeur-routier pendant 15 ans et j’ai pris la succession de mon père à son départ en retraite », raconte-t-il. Aujourd’hui, il est fier de conduire un troupeau de 35 vaches laitières… et d’accueillir ce lundi soir, dans ses murs, la 67e réunion publique du conseil de circonscription !
Une séance pas comme les autres, donc, à laquelle se sont invités quelques membres du Collectif de soutien au peuple palestinien, exprimant leur colère face au député, président de la commission de la Défense et des Forces armées à l’Assemblée nationale. Quelques militants écologistes ont eux aussi interpellé l’élu face à la crise agricole et au « péril écologique qui est devant nous», estime Martine de Sainte-Foy-l’Argentière. « La responsabilité du gouvernement est de faire dialoguer l’ensemble des parties, on doit tous se parler et on doit se comprendre », insiste-t-elle. Thomas Gassilloud lui fait remarquer que « de nombreuses concertations ont lieu, encore ce matin avec le comité de suivi en préfecture où aucun parlementaire écologiste n’était présent, alors qu’habitant a quelques kilometres de la préfecture, observe-t-il. Et de souligner que « les agriculteurs sont les premiers écologistes du fait de leur cohabitation avec la nature, ils vivent avec la nature, au rythme de la nature».
Contre toute attente, Bernard Chaverot, conseiller régional (PRG), prend la parole: « Tout le monde sait ici que je ne suis pas un soutien de Thomas, je n’ai jamais soutenu ce gouvernement mais je reconnais que ce qu’il fait dans la circonscription au niveau du dialogue, il n’y en a pas beaucoup qui le font ». Le gouvernement va présenter ce vendredi 29 mars, son projet de loi pour une Agriculture souveraine. Thomas Gassilloud espère « que tous les courants pourront s’exprimer et qu’on pourra trouver ensemble les bons équilibres, les bons compromis pour voter une loi qui ensuite, s’appliquera à tous ». Les citoyens du conseil de circonscription ont prévu, eux, de plancher sur ce projet de loi et de rendre compte de leurs observations à Thomas Gassilloud avant le vote à l’Assemblée nationale.
Au fil de la réunion, les discussions portent sur l’eau, en particulier les méga bassines comme celle de Sainte-Soline, la retraite agricole, les produits phytosanitaires ou encore les lobbies de l’industrie agroalimentaire et la transparence de la vie publique. Concernant ce dernier point, « un nombre de règles extrêmement important a été mis en place pour la rendre la plus transparente possible », confirme Thomas Gassilloud.
La prochaine réunion publique du CDC est prévue le 6 mai à Brindas, dans des conditions plus habituelles. Tous les sujets pourront être abordés. Les différents ateliers de réflexion du conseil de circonscription feront état de l’avancée de leurs travaux : l’agriculture bien sûr, mais aussi la fin de vie, la résilience, l’éducation (une réunion est prévue prochainement sur la parentalité à Coise), l’état du monde (une visioconférence est organisée lundi 8 avril sur l’Europe). A suivre.
Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Fabienne Tirtiaux (fabienne.tirtiaux@gassilloud.fr / 06 10 52 60 71).